L’œuvre de Max Gold est restée secrète. Il était potier. En plus des poteries, il laisse une pièce où, durant trente ans, une sédimentation d’objets a envahi l’espace, devenu lui-même un ouvrage singulier dont aucun élément ne peut être arraché à l’ensemble, pas plus qu’une tache colorée à l’œuvre d’un peintre. On y entre comme dans un tableau. 

J’ai eu longtemps le souci d’assurer la pérennité de « la Pièce », dans un espace accessible au public où elle pourrait être reconstituée en complicité avec un architecte. 
Nous avions acheté à Beaumont, sur la commune de Cravant, une maison ancienne qui devenait au cours des années une création de Max Gold. 
Dans un espace plus grand que celui de la pièce, des objets du passé, sortis de l’oubli, reprenaient vie. 


Il avait acheté à la commune de Cravant, les pierres du muret qui entouraient la mare située devant l’école des filles. 
Deux faces de la maison à présent sont longées par un muret. 
Assis l’été en fin de journée sur ces pièces chaudes, on peut voir l’espace du parc où la pièce serait reconstituée.

 

Hélène Gold

Max Gold dans son atelier de Chaingy

Photo de Pierre Poitevin